Archi Apéro 18 : La ville pour tous·tes : la cohabitation des usages

La ville a jusqu’alors eu tendance à être construite et aménagée par le haut avec pour référentiel un homme adulte valide de culture française, possédant un véhicule pour circuler sur la voie publique. Toutefois, ce référentiel présente de nombreuses lacunes notamment en termes de pratiques, de règles d’occupation et de modes de gestion de l’espace public. Ces dernières décennies, la conception de ceux-ci tend à changer pour une approche venant du bas. Une lutte manifeste pour le droit à l’espace de la rue, à hauteur d’usages, se met en place. En commençant par poser des chaises longues, des bancs, des tesselles chatoyantes, des bibliothèques vivantes, des jardinières, on recommence à se dire bonjour, des nouvelles relations d’hypervoisinage redessinent la proximité au quotidien. Les habitants prennent la main, osant une redistribution et réappropriation des espaces aux profits de nouveaux usages. Des bordures disparaissent, les limites et parcours redessinent les espaces au bénéfice de publics jusqu’ici ignorés, les enfants, mères et grands-parents redécouvrent dehors une sociabilité que l’on croyait perdue dans la modernité. Si la transition des villes doit être écologique, elle doit aussi être sociale et à hauteur d’une juste pluralité de fonctions et d’usages en communs, coproduites avec les habitants sans distinction d’âges-origines. En ce sens, il s’agit de rendre la ville praticable et vivante pour tous·tes.

Intervenant·es :

✹ Roxane Wormser – Paysagiste, Conceptrice DEP, Doctorante au LACTH – « Partager l’action paysagère avec des enfants, jeux et enjeux politiques »
✹ Sébastien Delfavero, analyste en stratégie territoriale à la MEL, Docteur sur la thèse en urbanisme sur l’éducation à l’espace public par l’espace public
✹ Animation des échanges : Urbanistes des Hauts-de-France